De nombreuses entreprises et organisations cherchent à faire émerger des sujets transversaux (l’innovation, la data, l’expérience client…) comme culture plutôt que comme département dans l’entreprise. L’objectif est de sortir ces sujets des services experts cloisonnés pour les faire appréhender par le plus grand nombre afin de rendre l’ensemble des collaborateurs acteurs du changement. Ce sont de grands défis pour lesquels les entreprises ont besoin d’outils concrets.
Chez Bewizyu nous pensons qu’il n’existe pas une solution unique mais qu’ils faut plusieurs ingrédients majeurs pour relever ces défis de l’acculturation. Le Serious Game est un de ces ingrédients utiles pour sensibiliser, éveiller la curiosité des collaborateurs.
Un Serious Game ou jeu sérieux est un jeu qui permet d’allier une intention sérieuse (apprendre, entraîner, informer, progresser, sensibiliser, acculturer…) et du divertissement. C’est un jeu qui a un but principal autre que la distraction, l’amusement. En d’autre terme, c’est une méthode pour transmettre un message, des informations par la mise en pratique dans un contexte ludique et agréable.
Dans les définitions que l’on trouve parfois du Serious Game il y a une notion qui intègre l’informatique. Je n’ai pas souhaité vous la donner ainsi car même si les jeux vidéos et le numérique sont souvent le support privilégié des jeux sérieux, il existe d’autres alternatives. Ces alternatives parfois “hybrides” phygitales ou même uniquement physiques sont d’ailleurs de nouveaux sous les projecteurs car elles permettent d’allier plus facilement objectifs pédagogiques ou de sensibilisation et cohésion d’équipe, collaboration. Le numérique et la technologie ne sont pas suffisants pour impacter les motivations. C’est un levier mais ce n’est pas le seul. C’est pourquoi un Serious Game n’est pas obligatoirement numérique.
Les jeux sérieux peuvent être utilisés dans tous les domaines qui s’écartent du seul divertissement et la typologie des jeux est très riche : jeux publicitaires, ludo-éducatif, engagés, d’entraînement, de formation…
Chez Bewizyu nous nous intéressons et utilisons le Serious Game dans plusieurs contextes :
Comme vu précédemment, les enjeux autour de la sensibilisation sont multiples. On souhaite sensibiliser les équipes à de nombreux sujets transversaux : la transformation digitale, l’innovation, la sécurité… Pour sensibiliser et acculturer efficacement les campagnes doivent diffuser des messages de manière à favoriser la mémorisation et elles doivent avoir un impact positif sur le comportement des collaborateurs. Les avantages identifiés ci-dessous montre que le jeu est une bonne solution pour atteindre ces objectifs.
Pour qu’un Serious Game soit efficace en entreprise, il faut avoir en tête les 4 principes d’andragogie (pédagogie pour adulte) définis par Malcolm Knowles sur la manière d’apprendre des adultes :
Ces principes d’andragogie sont proches des caractéristiques de l’apprentissage basé sur le jeu c’est pourquoi le Serious Game s’appuie sur les recherche de Knowles pour la conception de jeux.
En tant qu’UX Designer, je ne pouvais pas faire un article sans parler d’expérience utilisateur. En effet, chez Bewizyu, quelque soit ce que l’on conçoit : une application mobile, un site web, un service ou un Serious Game l’utilisateur est au coeur de notre démarche. La cible va varier d’un projet à l’autre avec ses propres conventions vis-à-vis des mécanismes de jeu et il faut les étudier pour proposer une expérience optimale. Par ailleurs, la réussite de l’expérience proposée va passer par un certain nombre de points d’attentions qui consiste à soigner l’expérience avant, pendant et après le jeu.
Pour que l’expérience Serious Game en entreprise soit réussie les 3 temps forts introduction, animation, débriefing doivent être travaillés pour correspondre à la cible et aux objectifs du projet. Pour cela il est possible de s’appuyer sur une méthodologie comme le Design Thinking*
(*Le Design Thinking est une méthode de résolution pratique et créative des problèmes).
Pour concevoir un Serious Game en entreprise il est donc possible de s’appuyer sur la méthodologie en 5 étapes du Design Thinking et de l’adapter légèrement.
Son principe invite à la co-création entre expertise métier et savoir-faire en Game Design. Ce qui est, selon nous, la formule la plus adaptée pour concevoir un jeu qui réponde aux attentes de tous.
Etape 1 : Empathie / Découverte
Il faut adopter une posture d’ouverture pour collecter les besoins, les objectifs, les sujets clés auprès des parties prenantes et s’immerger au maximum dans les problématiques soulevées. Puis il faut en profiter pour également apprendre à connaître les participants au Serious Game : leurs attentes, leurs freins, leurs envies. Et enfin, cette étape permet de définir les contraintes d’organisation, équipements, lieux…
Etape 2 : Définir
A partir des données recueillies dans la première phase et la problématique choisie, il faut définir les objectifs pédagogiques ou de sensibilisation du Serious Game ainsi que les KPI. Il est utile de définir également à ce moment le format du jeu, le storytelling en fonction des contraintes données. Inattendu, concret, simplicité, émotion, crédibilité, ses ingrédients vous aideront dans la définition de votre scénario afin d’immerger et engager les participants dans le jeu.
Etape 3 : Idéation / Création
Vient le moment de créer le jeu à partir des éléments issus des premières phase. Il faut alors générer des idées pour gamifier les différentes étapes du jeu. Réflexion sur le gameplay et les mécaniques de jeu en fonction des objectifs et de l’immersion souhaitée. Pour chaque objectif il faudra assigner un ou plusieurs mécanismes de jeu adapté et construire ainsi les étapes successives du Serious Game.
Etape 4 et 5 : Prototype et test
En Design Thinking la phase de prototype et de test est nécessaire pour rendre tangible les idées et les tester avant de déployer des moyens très importants pour la réalisation. Dans la cadre de la conception d’un jeu nous pensons qu’il est également nécessaire dans la mesure du possible de passer par ces phases. Cela peut se faire à plusieurs niveaux. Tester une mécanique de jeu seule ou tester l’enchaînement des éléments qui vont constituer votre jeu. Pour tester il vous faudra un échantillon représentatif de votre public cible sinon votre test sera biaisé.
Le concept d’escape game qui se développe mondialement depuis quelques années ne vous aura sans doute pas échappé. Cet engouement pour ce nouveau jeu d’évasion grandeur nature a permis de souffler un vent nouveau sur la planète Serious Game et de dépoussiérer un peu l’image du jeu vidéo en solitaire parfois trop geek pour la cible des entreprises.
Ce jeu fait intervenir de l’interaction sociale et de l’intelligence collective (il nécessite plusieurs cerveaux pour atteindre l’objectif dans le temps imparti). Comme vu plus haut dans l’article, l’apprentissage collaboratif compte parmis les solutions les plus efficaces. C’est pourquoi le concept de Serious Escape Game voit le jour et trouve sa place en entreprise (format physique ou digital). Gage de modernité, il engage les collaborateurs dans l’apprentissage et leur donne envie de s’investir.
Les jeux sérieux s’appuient sur ce que les jeux ont d’engageant, de motivant et d’entraînant pour mettre ces forces au profit d’enjeux sérieux tels que la sensibilisation ou l’acculturation en entreprise. Ces vecteurs de sensibilisation ludiques et innovants viennent ainsi compléter les approches plus traditionnelles utilisées en entreprise. Ils suscitent un intérêt particulier auprès des équipes qui enrichissent leur culture et adoptent des comportements plus vertueux. Aujourd’hui les jeux sérieux ne sont pas uniquement des expériences numériques et peuvent prendre d’autres formes comme l’escape game qui modernise le concept.